S'abonner à la revue
Retour
janvier 2010

DLR

Le DLR veut surfer sur 2010

Les loueurs adhérents du DLR se sont réunis le 3 décembre dernier dans les salons de l’Aveyron au cœur de Bercy village à Paris. Outre le bilan économique de l’année écoulée et les perspectives pour 2010, le syndicat a proposé à l’assemblée de réfléchir sur l’écologie en s’inspirant de l’économie de fonctionnalité mais aussi en étudiant le comportement du marché américain.

Pour ouvrir la 17e Journée de la Location, Hervé Cohade, président du groupe location au sein du DLR, organisme professionnel du secteur distribution location réparation, n’y est pas allé par quatre chemins : « Nous sommes face à un monde qui change de plus en plus vite et cette crise économique mondiale n’est qu’un des éléments du changement ». Pour illustrer ce propos, une vidéo baptisée Did you know 3.0 disponible sur Internet a été diffusée afin de présenter la réalité du monde dans lequel nous vivons. Pour analyser la situation économique du marché de la location, Hervé Cohade a pris l’exemple du « surfeur qui doit s’adapter à chaque vague » en expliquant que telle doit être désormais la politique des loueurs au détriment de l’organisation et de la planification. Pour les loueurs, la première vague à négocier est la déferlante des prix qui selon le président du syndicat, Michel Gable est en grande partie responsable des effets de la crise : « Si l’effet de la crise est estimée à 20%, la moitié est au moins provoquée par le low cost ; le discount est devenu roi » et qui a favorisé l’apparition des premiers dépôts de bilan de sociétés de location « depuis bien longtemps ». Le ton est donné.

2010, une année charnière

Invité à établir les perspectives pour l’année 2010, Eric Quinton, économiste au sein de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), a annoncé que cette année d’après-crise devrait être charnière dans un contexte qui certes, cesse de se dégrader mais où la dette publique fait planer l’incertitude sur toute prévision. Du côté des clients des loueurs, la FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics) comme la FFB annoncent un recul de 7% en volume pour l’année 2009 avec une perspective 2010 qui s’établit respectivement autour de -0,5% et de -3%, une amélioration liée, après deux années de chute, à la stabilisation des carnets de commande depuis l’été 2009. De plus avec des stocks de logements qui redescendent sous la moyenne de long terme, les remises en chantier devraient être effectives dès cette année. Le contexte est même porteur pour le secteur avec le maintien de la loi Scellier de défiscalisation pour 2010, le FCTVA (Fonds de Compensation pour la TVA), le Grenelle de l’environnement et le Plan de relance (100 millions de prêts prévus aux collectivités territoriales et HLM) mais aussi grâce à la réforme de la taxe professionnelle, avec une vigilance sur la révision des bases foncières. Malgré ces points positifs pour le secteur, les craintes restent vives, notamment en ce qui concerne le logement non résidentiel neuf, dont le montant des investissements baissera en 2010. Une enquête d’opinion réalisée par l’INSEE pour la FFB montre que la chute des prix et de l’activité, cumulée à des délais de paiements qui s‘allongent malgré les accords LME, pèsent lourd sur la trésorerie des entreprises qui ne sont pas l’abri « de mettre la clé sous la porte » indique Eric Quinton.

Changer d’économie pour rebondir

Pour essayer de profiter au maximum des signes de relance, les loueurs doivent peut être s’inscrire dans une politique environnementale plus soutenue. En effet, pour Nicolas Bouzou, analyste et gérant d’Astères (société qui mène notamment des études économiques pour le DLR), « le bâtiment est l’un des plus gros utilisateur de pétrole et nous sommes au cœur d’une révolution industrielle avec des modes de consommation qui sont en train de changer. Certains secteurs vont donc se développer, dont celui de la location qui est promis à un bel avenir ». Pour s’inscrire dans une politique plus verte, les loueurs peuvent se tourner vers le modèle de l’économie de fonctionnalité dont le but est de remplacer la vente d’un bien par son usage, en cherchant à réduire non plus les coûts de production mais ceux d’usage. La location deviendrait ainsi un business vert porteur d’avenir comme le prouvent les essais concluants de Xerox, pour la location de photocopieurs, ou encore de Michelin avec la location de pneus. La promotion de ce concept sera d’ailleurs un des thèmes développés lors des prochains Etats Généraux de la Location.

Suivre l’exemple américain ?

Le DLR a également émis une autre piste de développement en proposant à ses adhérents de suivre le modèle américain. En effet, aux Etats-Unis, la location se divise en trois secteurs : la construction (67%), l’outillage (26%) et l’évènementiel-reception (7%). Si les taux de croissance des deux premiers ont été lourdement impactés en 2009 (-20% et -12%), une tendance qui devrait se confirmer jusqu’en 2011, l’événementiel s’en sort relativement bien (-2%) et devrait retrouver une croissance positive en 2010. Toutefois, pour John Mac Clelland, vice-président de l’ARA (association des loueurs américains) en charge des relations avec le gouvernement, « la période est peu propice au développement de la location à l'américaine en Europe ».

Nicolas Desbordes


 

Tags : DLR