Jallatte
Chaussure à zéro impact
Avec J’respect, Jallatte lance les premières chaussures de sécurité à afficher une empreinte carbone neutre.
La collection J’respect est la première à proposer des chaussures de sécurité à l’impact carbone neutre ?
Si l’une des premières actions de notre stratégie RSE, mise en place en 2019, a été la relocalisation de la chaussure J-Energy à Saint-Hippolyte du Fort dans le Gard, le marché nous demande aujourd’hui de mener des actions concrètes sur nos produits.
Suivant les préconisations de l’ONU en termes de réduction des gaz à effets de serre, nous avons réfléchi à avoir une production carbone neutre. Avec l’aide d’un cabinet indépendant, nous avons mesuré l’empreinte carbone d’une chaussure de sécurité, depuis les matières premières jusqu’à la destruction du produit. Nous avons obtenu la certification ISO 14067, portant sur la méthode utilisée pour cette analyse du cycle de vie et avons réussi, avec J'respect, à réduire en moyenne de 6 kg par paire l’émission de CO2 d’une chaussure de sécurité, habituellement située entre 15 et 20 kg de CO2.
Quels ont été les principaux leviers ?
Pour la tige, nous avons opté pour des matières premières recyclées, sans renier nos critères de durée de vie, supérieurs aux normes. Elle comprend ainsi selon les modèles entre 50 et 100% de matériaux recyclés, principalement du polyester issu de bouteilles en plastique.
Les composants de la semelle sont pour leur part souvent issus de la pétrochimie. En partenariat avec BASF, notre fournisseur de polyuréthane, nous avons réussi à intégrer un PU biomasse à 100% d’origine renouvelable qui nous permet de réduire l’empreinte carbone de la semelle de 60%. Cette semelle est fabriquée dans le Gard, où est aussi assemblée la chaussure J’respect, dont la tige est produite dans les usines du groupe en Tunisie, d’où une empreinte encore en baisse de 40%. Notre site devient ainsi le premier en France et en Europe à fabriquer des chaussures de sécurité carbone neutre.
Comme votre chaussure atteint-elle la neutralité carbone ?
Pour réduire progressivement notre impact, nous travaillons sur nos consommations d’énergie, sur notre organisation industrielle ou sur l’optimisation de nos transports, en partenariat avec nos distributeurs. Plutôt que livrer des commandes depuis notre plate-forme européenne italienne, nous réfléchissons à baisser le seuil de commandes de 1 000 paires à moins de 500 paires, pour déclencher une fabrication et livrer en direct depuis notre site.
Mais pour arriver à zéro, nous devions financer des projets en dehors de l’entreprise. Nous avons choisi des crédits carbone certifiés Gold Standard par l’ONU et financé un projet de centrale hydro-électrique au Laos, évitant le recours à une centrale à charbon. Nous réalisons ainsi trois objectifs de développement durable de l’ONU : un système d’irrigation avec le label Eau propre, des emplois créés localement et une action sur le changement climatique. La neutralité carbone de la collection J’respect vient d’être certifiée par Bureau Veritas.
Combien de modèles comprend la collection J’respect ?
Elle démarre avec cinq articles, typés running pour l’industrie légère et les artisans. Ces produits sont équipés de la première de propreté compensée, certifiée biomasse, Maxi Soft Duo, source de confort lors des stations debout prolongées. Elle s’enrichira d’une douzaine d’articles sur Expoprotection Paris, puis en 2023, de modèles outdoor. J’respect est pensé comme un label transverse. Chaque collection intègrera donc des modèles J’respect. D’ici 2030, notre objectif est que la moitié de notre production dispose de ce label.
Surtout, cette démarche n’a de sens que si ces produits sont achetés. Les collectivités locales, contraintes à un certain pourcentage d’achats éco-responsables, sont très intéressées. Nous répondons vraiment à un besoin. La boucle sera bouclée quand le marché aura atteint la maturité qui permettra à nos distributeurs de collecter les chaussures en fin de vie pour qu’elles puissent être recyclées et devenir un élément entrant dans notre fabrication.
Propos recueillis par Agnès Richard