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juillet 2021

Diager

Responsabilité sociétale des entreprises

« Tu es RSE ou tu ne seras plus »

Créée en 1953, Diager emploie 200 personnes et produit à Poligny, dans le Jura, 20 millions de forets par an qu’elle commercialise dans plus de 70 pays. Labellisée « Engagé RSE AFNOR 26000 » depuis 2020, grâce à un audit sur site de plusieurs jours, l’ETI familiale affirme un engagement fort dans cette démarche qui imprègne toutes les dimensions de l’entreprise et de son environnement. Pour François Defougères, P-dg, et Dominique Poncet, responsable RSE, l’engagement RSE est devenu le moteur de Diager, une démarche de progrès considérée comme incontournable pour inscrire l’entreprise dans un développement durable.

BBI : Qu’est-ce qui a incité Diager à entreprendre une démarche RSE ?

François Defougères : La RSE, c’est avant tout une démarche de bon sens. Diager a toujours fonctionné et pensé RSE, sans savoir forcément qu’elle le faisait. Nous sommes depuis longtemps engagés dans différents mouvements pour que l’entreprise soit durable. Elle a été une des premières de son marché à obtenir l’ISO 9001, l’ISO 14001, à entreprendre des démarches liées à l’environnement, à l’ancrage local… Pour nous, dès le départ, la notion d’environnement autour de l’entreprise s’est révélée essentielle : fournisseurs, clients, pouvoirs publics, mais aussi tout ce qui apporte une attractivité territoriale pour faire venir des talents et améliorer le contexte de l’entreprise. Quand on parle développement durable, on a tendance à penser chiffre d’affaires, marge, innovations. Mais si on veut durer, il faut faire en sorte que l’écosystème qui entoure l’entreprise soit porteur. Nous avons ainsi participé à la création de l’association Made in Jura, une sorte de réseau qui aide des sociétés locales à se rencontrer et initier un écosystème jurassien (entraide territoriale, soutien aux initiatives entrepreneuriales, reconnaissance de services de proximités, circuits courts..). A partir du moment où cette attractivité territoriale est créée, l’entreprise peut plus facilement s’épanouir et se développer.

BBI : Vous dites que le coeur de Diager bat RSE. Aujourd’hui, la RSE imprègne complètement votre stratégie ?

François Defougères : Quand nous travaillons le plan stratégique, nous ne parlons pas uniquement chiffre d’affaires et marge. Même si on y tient beaucoup, évidemment ! Nous sommes ainsi en train de construire notre nouveau plan stratégique comme un plan RSE. Chacune de ses actions sera travaillée en fonction des grands piliers de la RSE.

La RSE couvre le coeur de l’activité de l’entreprise. Il ne faut pas prendre cette démarche comme une fonction subalterne qui vient s’agréger sur un point particulier. Sinon, on se trompe. Bien sûr, Diager fabrique des forets. Mais la RSE, c’est la raison d’être de l’entreprise, le coeur du réacteur. Elle intègre toutes ses dimensions.

Depuis fin 2020, Diager est labellisée RSE confirmé avec deux étoiles sur trois. Ce n’est donc pas juste une démarche. C’est une forme de responsabilité que nous endossons à tous les niveaux de l’entreprise, une philosophie que l’on égrène dans toutes les fonctions. La RSE n’est pas uniquement liée aux certifications et au fait de remplir une case supplémentaire pour répondre aux appels d’offre de nos clients. C’est un engagement pour donner les moyens à l’entreprise de subsister et d’être présente dans les dizaines d’années à venir. Un banquier m’a dit : « Tu es RSE ou tu ne seras plus. » Cela vaut tous les longs discours. La RSE fait aujourd’hui partie des critères qui sont audités dans le cadre de la notation Bâle III, liée à la réglementation bancaire. Que la finance s’en mêle montre bien la reconnaissance des milieux économiques vis-à-vis de cet engagement.

BBI : Qu’est-ce que le travail de labellisation a apporté à votre démarche de développement durable ?

Dominique Poncet : L’arrivée de la RSE nécessite de s’inscrire dans un cadre conceptuel et d’organiser notre démarche autour de celui-ci, ce qui demande un véritable effort. Une entreprise comme la nôtre est surtout orientée sur des actions très pratiques. Et parfois, la RSE est très conceptuelle, avec un langage qui peut être austère… De plus, c’est tellement vaste que ça peut être compliqué de s’y retrouver. Cette vue très globale n’est pas facile à appréhender. Mais l’essentiel de la démarche est travaillé en interne, soutenu par une équipe de cinq personnes dédiées à la RSE. L’objectif est de diffuser dans toute l’entreprise cet état d’esprit pour que chacun se rende compte qu’il fait déjà de la RSE mais aussi pour qu’il se repose des questions afin de pousser encore plus loin la démarche. 

François Defougères : La démarche de labellisation nous a effectivement permis de quantifier notre engagement RSE. Sans la labellisation, nous aurions pu très bien nous arrêter aux éléments de base du développement durable, avec un petit côté environnemental pour se faire plaisir. Le rapport de l’Afnor nous a ouvert les yeux sur tous les points que nous pouvons améliorer. Nous ne sommes pas dans une course effrénée à la première place sur le podium. Notre objectif est que l’ADN RSE soit bien ancré au sein de la société. Chaque jour, le fait de se poser la question de sa contribution positive fait déjà partie des engagements RSE et traduit la responsabilité de chacun. Le fait d’être labellisé nous permet aussi de faire reconnaître cette démarche. Quand on répond à des questionnaires ou à des appels d’offre, nous montrons ainsi clairement que nous avons intégré toute la dimension RSE au sein de l’entreprise. Nous avons une charte RSE complète que l’on fournit à nos clients ou à nos fournisseurs, ce qui nous permet de qualifier toute la chaine, de nos fournisseurs de matières premières, en passant par les transporteurs, les fournisseurs d’énergie jusqu’à notre client distributeur et même à l’utilisateur final. Ce n’est pas une labellisation que nous mettons sur le tableau de bord de Diager mais une véritable démarche d’entreprise.

BBI : Le champ de la RSE est très vaste. Pour vous, tous les piliers sont importants ?

Dominique Poncet : La RSE couvre énormément de domaines mais la labellisation ne demande pas à ce que tout soit couvert de la même...

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