IDmat
De l’assemblage normé à l’innovation produit
Assemblant à ses débuts des composants standards et aujourd’hui capable de breveter des innovations aussi marquantes que le crochet raccourcisseur Blokmi, la société IDmat a réussi en deux décennies à conquérir une place de choix sur le marché des éléments de levage et d’arrimage. Une progression qui se poursuit actuellement avec comme cible commerciale principale les quincailleries et les fournitures industrielles.
La société IDmat est née au tournant de l’an 2000 dans la commune rurale de Vernoux-en-Gâtine, au cœur de la campagne deux-sévrienne. Elle est spécialisée dans l’assemblage d’élingues de levage et d’arrimage, de pinces de levage et de crochets pour le bâtiment et l’industrie, tout en proposant par ailleurs une offre de négoce complémentaire sur les accessoires de fixations. Réalisant un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, elle constitue l’entité principale de la holding Arach qui intègre également trois autres entreprises dont deux sont directement liées à l’activité du levage et de la manutention, Laboratoire Technique de Levage LTL et Rid Europe.
Le service et la technicité
Co-créateur et aujourd’hui P-dg d’IDmat, Lucas Merceron a dès le début de son aventure entrepreneuriale prôné une qualité de service irréprochable pour convaincre les clients de travailler avec son entreprise. Centrée sur la fabrication d’élingues, essentiellement chaînes et câbles, la société a grandi sur ce segment de marché étroit en acquérant petit à petit des savoir-faire qui lui ont permis d’enrichir son offre. Ce parcours de réussite l’a conduit à devenir aujourd’hui un intervenant reconnu qui se distingue en offrant un ensemble de prestations uniques sur le marché.
De fait, IDmat a tout d’abord commencé à confectionner ses élingues à partir de composants standards. Assemblées dans ses ateliers, elles étaient vendues à ses clients dans des configurations usuelles ou en sur-mesure, catégorie qui représente peu ou prou la moitié des volumes. Progressivement, des développements de produits en propre ont été réalisés, d’abord avec l’aide d’ingénieurs-conseils extérieurs puis depuis 2019 par un bureau d’étude intégré – des travaux restent externalisés tels ceux concernant la résistance des matériaux.
Un bureau d’études intégré
Ce passage du métier de base de l’assemblage vers la création de pièces signées IDmat s’est accentué au fil des années et a débouché sur la création d’un bureau d’études qui a pu travailler sur des projets de longue haleine. Nous pouvons citer ici la pince à fermeture automatique Trilev pour le levage des buses en béton et dernièrement le crochet raccourcisseur Blokmi pour les élingues chaîne d’arrimage, un matériel sur lequel Lucas Merceron fonde de grands espoirs.
La genèse de ce produit remonte à 2014 lorsque l’Allemagne décide d’être beaucoup plus sévère sur les opérations d’arrimage afin de réduire le nombre d’accidents dus aux pertes de cargaisons. Elle instaure par décret la vérification plus systématique des arrimages selon la norme EN 12195 avec en cas de défaut l’immobilisation du véhicule et l’application d’une amende comprise entre 350 et 2 000 ε. Cette nouvelle règle a eu comme conséquence de multiplier les contrôles de la police et de la douane et de mettre en exergue la mauvaise application en utilisation des chauffeurs français, la moitié des camions immatriculés en France vérifiés outre-Rhin sur la période 2014-2020 étant en infraction. Aujourd’hui, cette règle a progressivement été étendue à toute l’Europe et notamment à la France avec un décret ratifié en 2021.
Pour éviter les non-conformités souvent dues à la complexité du matériel à utiliser, IDmat a réfléchi à une nouvelle conception du crochet raccourcisseur pour la chaîne d’arrimage qui permettrait de pouvoir le positionner et le retirer d’une seule main, la deuxième main étant ainsi libérée pour tenir la chaîne ; jusqu’alors, le crochet devait être manipulé à deux mains, pour le tenir et le positionner d’une part, et pour manœuvrer la goupille de sécurité d’autre part.
L’innovation Blokmi
L’idée de départ du Blokmi a été d’insérer une goupille s’actionnant automatiquement et se déverrouillant par un bouton poussoir directement accessible lorsque le crochet est tenu en main, concept qui a demandé deux ans de mise au point pour être transposé dans un équipement opérationnel. Comme le souligne Simon Allonneau, responsable du bureau d’études : « Avoir la bonne idée, c’est 1% du travail. Il faut ensuite étudier tous les aspects du produit (fiabilité en utilisation, résistance mécanique, corrosion…) ainsi que son montage pour définir sa forme et sa composition finales. Il faut faire des choix, comme par exemple rajouter de la matière sur certains points pour conserver la position centrale du mécanisme, modifier la matière d’une pièce qui doit être en acier inoxydable. Il faut également passer le matériel au banc d’essai pour valider...