Gifec

L’intelligence collective face aux défis de l’IA

Les 17e Rencontres du Gifec, à Marseille, se sont placées sous les auspices de l’intelligence artificielle, avec une réflexion portant sur son impact dans les entreprises. Une journée riche en interventions et en échanges qui a contribué à donner aux participants un nouveau regard sur ces technologies et notamment les opportunités qui se dessinent pour les entreprises qui s’empareront du sujet.

Ces deux lettres, IA, ponctuent bon nombre de réflexions au sein des entreprises. « C’est un sujet que nous avons déjà abordé dans les précédentes Rencontres, avec notamment les objets connectés » explique Eric Pasquier qui, avec Serge Teyssier, partage la co-présidence du Gifec, groupement d’une cinquantaine de fabricants évoluant dans divers secteurs d’activité tels que la transmission de puissance mécanique, fluidique, l’enlèvement de matière, l’outillage, la protection individuelle et qui ont pour point commun de travailler tout ou partie de leur chiffre d’affaires via la distribution de fournitures industrielles ou pour le bâtiment. « Cette année, nous avons voulu aller plus loin, l’idée était d’aller explorer quelles sont les implications de l’IA pour les individus, pour les entreprises. »

La 17e édition des Rencontres du Gifec qui s’est tenue le 22 mai dernier dans le cadre prestigieux du Palais du Pharo, à Marseille, a ainsi réuni quelque 200 participants – des fabricants de produits industriels membres du groupement ainsi que des distributeurs – autour d’une question devenue fondamentale : « Quel sera l’impact de l’intelligence artificielle dans nos entreprises et sur l’avenir de nos organisations ? ». Au-delà du challenge que représente l’IA, l’objectif était notamment d’interroger sur les opportunités qui s’ouvrent aux entreprises, la plupart d’entre elles étant bien conscientes de la nécessité d’accélérer sur ce sujet.

Un enjeu existentiel

Animées et rythmées par Gigi Fake et son impertinente voix artificielle, les différentes interventions ont sans doute aussi donné les moyens aux participants de prendre du recul par rapport aux enjeux de l’IA, tout en montrant l’importance de revitaliser l’industrie en Europe, en liant étroitement son avenir avec l’innovation. Ce n’est pas Patrick Martin, président du Medef et du groupe Martin Belaysoud, dont Mabéo Industries est l’une des filiales, qui dira le contraire. « Nous avons remporté une grande victoire, avec les fédérations professionnelles directement concernées, en réintroduisant cette idée essentielle que l’industrie est vitale pour notre pays et pour l’Europe. Au-delà de cette prise de conscience, il faut maintenant que cela se traduise par des actes de la part des pouvoirs publics, de l’exécutif, des parlementaires, des élus locaux » souligne Patrick Martin qui, retenu par des contraintes de calendrier, a ouvert ces Rencontres à travers une séquence vidéo. « Il faut que nous nous impliquions auprès des lycées professionnels, du premier cycle universitaire parce que l’industrie française ne renaîtra que si on se donne des compétences essentielles indispensables et si on sait organiser des ruptures technologiques, des innovations qui nous permettront de reprendre le lead par rapport à des concurrents étrangers qui, eux, n’ont jamais perdu de vue l’impératif industriel, c’est particulièrement vrai des Chinois. »

Plutôt que de percevoir ce phénomène d’une manière pessimiste et anxiogène, en ne voyant que les remises en question que va générer l’IA au niveau des modèles économiques, des organisations et des emplois, Patrick Martin privilégie un angle positif. « La France est reconnue sur l’intelligence artificielle. Il nous appartient à tous de nous emparer de ce sujet qui ne doit plus être l’apanage ou le centre d’intérêt des seuls initiés. » C’est dans cet esprit que le Medef a organisé, en 2024, un tour de France de l’intelligence...