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juillet 2013

Les lingettes de nettoyage

Opération mains propres

Les lingettes pour le nettoyage des mains et des surfaces représentent souvent un produit complémentaire et d’appoint. Ce concept représente pourtant une solution intéressante alliant praticité et gain de temps et se révèle même incontournable lorsque le professionnel ne dispose pas de point d’eau à proximité.

Les lingettes de nettoyage s’inscrivent incontestablement dans l’air du temps. Produit nomade et pratique autorisant le nettoyage des mains, voire des surfaces ou des objets, même quand aucun point d’eau ne se trouve à proximité de l’utilisateur, elles donnent les moyens à tout travailleur professionnel de travailler dans un contexte de propreté et donc de confort. Rien à voir donc avec ces chiffons imbibés de diluant qui peuvent trainer encore ça et là dans les ateliers, susceptibles de provoquer de sérieux problèmes cutanés. Les mains sont effectivement l’outil de travail le plus utilisé en milieu professionnel ! Et la propreté des mains est devenue une préoccupation quotidienne essentielle pour respecter les consignes d’hygiène et de sécurité au sein de chaque entreprise.

Les lingettes ciblent donc plus particulièrement les services techniques et d’entretien, pour les entreprises de maintenance et de dépannage, les ateliers de peinture et d’imprimerie, sans oublier les plombiers (qui coupent l’eau pour travailler !), les ascensoristes, les mécaniciens et globalement tous ceux qui risquent d’être confrontés à la problématique d’avoir les mains sales sans avoir de quoi les nettoyer. C’est à dire tout le monde.
Néanmoins, si elles ont leurs inconditionnels, elles ont aussi leurs détracteurs. La lingette souffre de son image peu économique, surtout par rapport à une solution lavante traditionnelle. Elle est également peu écologique car même si ses formules et son tissu peuvent être biodégradables, les salissures (graisses, résines...) qu’elle contient après le nettoyage ne le sont pas. Elle doit donc être jetée après usage. Par ailleurs, pour les spécialistes de l’hygiène cutanée, la lingette reste avant tout un produit d’appoint s’inscrivant dans un programme complet et ne remplacera jamais la solution lavante et autres savons.

Un produit d’appoint

Difficile d’ailleurs de donner les contours des ventes du marché de la lingette pour professionnels. Ce marché est très atomisé, réparti entre de nombreux acteurs pour lesquels ce produit est avant tout un complément de gamme : spécialistes de l’hygiène cutanée, du nettoyage, du secteur dégraissant-lubrification, du traçage-marquage... Elle est également proposée en complément de l’offre de fournisseurs dont elle peut nettoyer les salissures (peintures, résines, colles...). Un produit semble toutefois faire référence sur le marché, la lingette Scrubs fabriquée dans le groupe ITW Spraytec. Côté distribution, le poids de la vente directe est important et les distributeurs de la fourniture industrielle doivent composer avec les spécialistes du nettoyage et de l’hygiène qui, tous, considèrent souvent la lingette comme un produit anecdotique. De l’avis des différents acteurs que nous avons interrogés, les ventes semblent en légère croissance. Une fois qu’il a été testé, ce consommable semble il est vrai susciter l’adhésion et donc le renouvellement.

Polyvalence

Plusieurs types de lingettes existent sur le marché, les produits dédiés au nettoyage des mains et ceux qui sont tournés vers l’élimination de salissures spécifiques sur des surfaces. La majorité des ventes concerne les mains, sachant que ces lingettes sont souvent positionnées multi-usages, avec parfois une déclinaison entre salissures fortes et salissures très fortes selon la nature de leur formulation. Les lingettes polyvalentes peuvent ainsi absorber des graisses, des huiles, des traces de peinture, des adhésifs, des cires, des encres, des lubrifiants, des colorants, des enduits, colles, mastics ou encore des taches de goudrons, résines, cambouis, charbon, graphites, bitumes, polyuréthane, asphaltes etc.
Réglementation cosmétique

Cette suprématie s’explique aussi par le fait qu’une lingette pour le nettoyage des mains peut aussi éliminer les salissures présentes sur des objets ou des surfaces : manches d’outils, plan de travail, établis, surfaces plastiques, métalliques, peintes... En revanche, l’inverse n’est pas toujours possible. Les lingettes pour les mains doivent être en effet imprégnées d’une solution conforme à la réglementation européenne sur les produits cosmétiques (CE No 1223/2009), offrant donc une tolérance cutanée excellente. Ces lingettes doivent être efficaces contre les salissures mais non irritantes et non desséchantes pour les mains, respectant donc l’équilibre de la peau même en cas d’utilisation fréquente. Les formulations sont d’ailleurs souvent enrichies d’agents hydratants.

La plupart des solutions sont ainsi élaborées à partir de solvants non pétroliers, non toxiques et non volatiles. Parfois, elles résultent d’un procédé émanant d’une solution concentrée réalisée à base de savon naturel d’origine purement végétale et souvent associée à des extraits d’agrumes, ce qui permet de laisser derrière elle une senteur agréable, un parfum discret pour une cible qui reste essentiellement masculine. Au-delà de l’efficacité, cette odeur de propre contribue d’ailleurs souvent à emporter l’adhésion des utilisateurs. Après utilisation, les lingettes ne laissent aucun résidu, les mains ne sont donc pas collantes, et ne nécessitent donc aucun rinçage. Séchant rapidement, les solutions ne laissent donc derrière elles qu’une sensation de fraîcheur et de douceur sur la peau.

Double-face

Plus la lingette est imprégnée, plus son efficacité sera manifeste. Mais la solution n’est pas le seul facteur. Contrairement aux lingettes utilisées en grande consommation (soin du bébé, démaquillantes), leur tissu n’est pas un simple in-tissé. Sa structure est texturée pour bien éliminer et retenir les salissures. Souvent, la lingette est “double face“, avec une surface grattage au pouvoir abrasif sans être irritante pour éliminer et retenir les saletés les plus résistantes, et une face douce pour éliminer les dernières salissures, tout en laissant la peau protégée.

Le seau, un standard

Les lingettes sont souvent conditionnées dans un seau, facile à transporter grâce à son anse, permettant de bien protéger les lingettes dans le temps et résistant pour être en mesure de faire face à des traitements pas toujours très doux de la part des utilisateurs. Les lingettes sont enroulées les unes sur les autres, prédécoupées ou accessibles feuille par feuille pour éviter tout contact de la main avec la suivante. Pour faciliter la fermeture du seau après utilisation, des systèmes avec opercule et bouchon permettent de préserver le contenu et éviter le phénomène de dessèchement par capillarité si une lingette reste à l’air libre. Globalement, après production, un seau de lingettes peut se conserver environ trente mois et plusieurs mois après ouverture.

Un seau contient, selon les marques, de 72 à 150 lingettes pour les mains, sachant que les dimensions de la lingette varient. Le standard du marché semble s’établir aux alentours de 20 x 30 cm sachant que certaines atteignent jusqu’à 28 x 30 ou 32 cm pour les plus grandes. Il est évident que plus la taille de la lingette est grande, plus le confort de nettoyage est important et moins le professionnel utilisera d’exemplaires. Il existe également des étuis de plus petites contenances (une quinzaine de lingettes), facilement glissables dans une boîte à gants ou une caisse à outils. Certaines marques proposent des boîtes, de 72 à 200 lingettes, peut-être plus facilement entreposables que le seau.

Praticité pour les surfaces

La plupart des acteurs se concentrent sur une ou deux références de lingettes pour les mains. Néanmoins certains se positionnent comme spécialiste de la catégorie, développent des gammes complètes s’attaquant à des problématiques spécifiques liées cette fois aux surfaces ou aux petits objets exposés aux souillures : des lingettes anti-graffitis par exemple (boites aux lettres, panneaux de signalétique...) ou avec une action désinfectante, anti-bactérienne, fongicide (sanitaires, combinés de téléphone...), parfois agréées pour le contact alimentaire. Les lingettes de nettoyage pour les mains n’ont effectivement pas d’action désinfectante. En quincaillerie et fourniture industrielle, cette offre reste pour l’heure limitée, après un fort engouement, visiblement ponctuel, au moment du phénomène Grippe A. Ces lingettes ne dépendent pas de la réglementation cosmétique mais doivent bien mentionner qu’elles ne sont pas utilisables pour les mains, voire même qu’elles recommandent le port de gants.

Les lingettes pour le nettoyage des supports se présentent comme une alternative aux autres types de produits existants pour cet usage, type liquides prêts-à-l’emploi ou vaporisateurs qui exigent le recours au chiffon. Elles jouent alors la carte de la praticité et du gain de temps.

Quelle que soit la catégorie, le concept de la lingette gagne à être mis en avant dans les points de vente, pouvant faire l’objet d’un achat d’impulsion. Par ailleurs, ce produit présente un fort taux de conversion lorsque la première expérience est réussie.
 

AR