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mars 2012

Les marqueurs professionnels

Un nouvel outil de pointe

Article récent mais en plein déploiement dans les réseaux de quincailleries, fournitures industrielles et de négoces en matériaux, le marqueur professionnel permanent est aujourd’hui considéré comme un véritable outil. Il fait l’objet de mises en avant avec des modèles de plus en plus spécialisés qui répondent précisément aux besoins des professionnels et leur donnent les moyens de gagner en productivité et donc en compétitivité.

Bien connus des particuliers et des spécialistes de la papeterie, les marqueurs font depuis deux ans une entrée de plus en plus remarquée dans les quincailleries, fournitures industrielles et autres négoces en matériaux. Au point que si ce marché est jugé stable en ce qui concerne la fourniture de bureau, aux alentours de 13 millions d’euros, il semble en net développement au sein de nos réseaux. Le marché du marqueur professionnel et permanent dans l’univers industriel et bâtiment profite effectivement d’une attention de plus en plus forte de la part des distributeurs.



Allié du contrôle et de la qualité


Dans un environnement de plus en plus soumis à des process de qualité, de contrôle et en quête de productivité, les outils de marquage permettent d’accompagner efficacement les professionnels dans plusieurs tâches, notamment la prise de mesure, le contrôle ou l’identification (pour assembler, annoter, repérer, signaler...). Plus faciles à utiliser qu’un aérosol de marquage, plus précis aussi, le marqueur est utilisable par n’importe quel opérateur et se révèle évidemment moins coûteux qu’un investissement dans un système de marquage laser.

Preuve que cet équipement suscite de plus en plus d’attrait sur ces marchés, le nombre des intervenants est croissant. Le marqueur professionnel est ainsi de plus en plus présent dans les catalogues des spécialistes de l’aérosol, où il intervient en complément de gamme. Par ailleurs, il s’inscrit évidemment dans les gammes de spécialistes de l’écriture comme Pentel, dont certaines références sont adaptées pour le secteur industriel mais commercialisées à travers les réseaux de fourniture de bureau et la VPC. Et bien entendu, ce marché comprend également des spécialistes, dont les marqueurs sont le cœur de métier comme comme Lyra, Markal (La-Co Industries), Edding ou U-Mark qui ciblent notamment le secteur industriel et bâtiment avec une offre aussi large qu’adaptée à toutes les configurations auxquelles les professionnels peuvent être confrontés.

Leur but est d’ailleurs d’œuvrer pour que le marqueur professionnel soit considéré comme un véritable outil, qui variera selon la mission qu’il doit effectuer : nature du support (surface lisse, rugueuse, poreuse, sale, poussiéreuse, grasse, froide, chaude...), contexte de mise en œuvre (intérieur-extérieur, milieu humide, fortes montées en températures...), contraintes liées au milieu (normes agroalimentaires, nucléaires...). On est bien loin du marqueur ou feutre permanent utilisé au bureau ou à la maison.

Tube-marqueur

Plusieurs systèmes de marquage professionnel permanent répondent ainsi aux différentes attentes des professionnels de l’industrie et du bâtiment, parmi lesquels le tube-marqueur, le marqueur-feutre et le marqueur-craie. Leur point commun est de résister au minimum à l’eau et aux UV.

Utilisé dans la construction pour sa résistance aux supports rugueux et dans l’industrie notamment lors de la découpe des aciers, le tube-marqueur est pourvu d’une bille en acier, déclinée en trois diamètres différents selon la précision exigée : deux, trois ou six millimètres, sachant que la taille médiane est la plus utilisée. Il diffuse une peinture opaque qui permet de marquer tous types de surfaces, même les plus grasses ou les plus rugueuses.

Marqueur encre et peinture

Plus connu, le marqueur-feutre constitue aussi le segment le plus dynamique de la catégorie, capable de couvrir de larges applications. Il se décline en deux grandes familles : le marqueur à encre indélébile, dit aussi feutre à mèche ou encore feutre permanent, et le marqueur peinture. En ce qui concerne ce dernier, la mine est montée sur une valve. A la première utilisation, le professionnel secoue son marqueur pour mélanger la peinture, appuie sur la pointe qui va perforer le contenant et actionner le pompage de la peinture. Cette dernière se diffuse alors par capillarité sur la pointe. Un capuchon permet à la pointe de ne pas sécher.

Ce marquage est tout aussi permanent que le premier même s’il n’en porte pas le nom. Une fois sec, le tracé peut même se révéler plus résistant dans le temps. Plus coûteux à l’achat, car plus complexe dans sa fabrication à cause notamment de la technicité de la valve, le marqueur peinture permet surtout d’effectuer un marquage bien couvrant et opaque sur tout type de matériau propre. Son utilisation est donc préconisée sur les supports sombres, sur lesquels les marqueurs-encre sont peu efficaces. La pigmentation de l’encre est en effet absorbée par la couleur foncée du support et devient donc peu visible.

L’un et l’autre se déclinent en différentes formes (pointes carrées, biseautées, en ogive...) et tailles de pointe, allant de 0,7 mm de diamètre à 15 mm pour les plus précises ou 16 mm pour les plus conséquentes, ce qui permet d’adapter la grosseur du trait à la taille de la pièce à marquer. Le cœur de marché se situe là encore autour de quatre millimètres.

Par ailleurs, différentes longueurs de pointe peuvent être proposées. Ainsi les marqueurs destinés aux charpentiers affichent une longueur de deux centimètres, ce qui leur permet de tracer des repères dans des endroits difficiles d’accès, par exemple à travers le trou d’un tasseau.

Marqueur-craie

A la frontière entre la craie utilisée dans le bâtiment mais dont le marquage n’est pas permanent, et le marqueur, le bâton de craie (ou paint stick) constitue un autre outil de marquage industriel permanent. Moins cher à l’achat car nécessitant moins de composants techniques que le marqueur-peinture par exemple, il prend la forme d’un bâton de peinture solidifié. Son marquage met un certain temps à sécher mais est, là encore, en mesure de résister au temps, aux UV... Et si le feutre convient pour les surfaces lisses, non poreuses et non poussiéreuses, au risque sinon que la poussière vienne encombrer la mèche et empêcher la diffusion de la peinture, le marqueur-craie convient sur tout type de surface, rugueuse ou lisse, même en milieu très humide... Ce baton est notamment utilisé en milieu sous-marin par les plongeurs chargés d’inscrire des repères sur une épave.

Un mot également sur un autre procédé, la craie liquide, bien connue des restaurateurs mais dont le champ d’application peut être plus large à partir du moment où il s’agit de surfaces non poreuses. En fait, il s’agit d’un marqueur non permanent mais pour que la trace s’efface, une action mécanique (frottement avec chiffon humide) est nécessaire. La craie liquide peut se révéler donc d’une aide non négligeable pour des professionnels comme les carreleurs en leur permettant de réaliser des repères avant la découpe du support sans risque qu’ils s’effacent par inadvertance.


Des formulations très ciblées

Chacune de ces trois grandes familles se décline en différentes formulations qui vont permettre au marqueur de répondre à des besoins différents, le marqueur-peinture étant celui qui pousse le plus loin la spécialisation : marquage pour écrire à froid sur un acier, capables de subir le traitement thermique de la pièce avec une résistance jusqu’à 1 000 ou 1 200°C selon les modèles, n’entrainant pas la corrosion de la pièce (faible teneur en chlorure, en soufre, en halogènes), spécial caoutchouc grâce à une encre à l’élasticité supérieure en mesure de suivre les déformations du matériau, accrochant sur des surfaces huilées, en phase aqueuse ou non, sur des surfaces humides, pouvant être lu par un lecteur optique, convenant aux salles blanches... Selon les besoins, le marquage peut également rester visible même sous une épaisseur de peinture, s’éliminer dans le bain de galvanisation, sans évidemment altérer la galvanisation... Sans oublier le respect des normes existantes en matière de toxicité (Reach, sans solvant, sans xylène, sans toluène...).

De la couleur

Les couleurs peuvent être également fluorescentes pour pouvoir être lues dans des conditions de faible intensité lumineuse. De façon classique, huit à quinze teintes sont proposées, choisies par l’utilisateur en fonction de leur visibilité et parfois des codes couleurs utilisés dans son entreprise. Les palettes sont notamment larges en ce qui concerne les marqueurs à encre et peinture très utilisés pour le contrôle qualité. Chaque équipe peut ainsi disposer de sa teinte, ce qui facilite l’identification. Néanmoins, pour ce qui est du feutre dit permanent, le noir, le bleu et le rouge dominent, alors qu’en ce qui concerne le marqueur peinture (comme pour le tube à bille), l’apanage revient au blanc et au jaune, coloris bien visibles sur des supports sombres et capables de résister à de fortes montées en température.

Approche par métiers

Pour faciliter le choix dans le point de vente, les marques spécialistes de l’outil de marquage tendent à orchestrer leur offre par métier ou selon une déclinaison par support : surfaces rugueuses (pierre, béton...), lisses, vitrées, conditions spécifiques (température, humidité), travaux de précision, etc. Cette approche permet au professionnel d’avoir l’assurance d’utiliser le bon outil sans avoir à se soucier de la diversité des références. Ainsi, naturellement, les sous-traitants automobile qui travaillent surtout sur des surfaces usinées lisses utiliseront surtout des marqueurs feutre, les chauffagistes auront l’assurance d’un marqueur peinture adapté à des montées en température élevées et aux surfaces humides alors que dans la construction, le bâton de peinture a toute sa légitimité.

Des marqueurs de plus en plus spécialisés

C’est d’ailleurs à travers leur expertise des besoins des utilisateurs, que les spécialistes du marqueur professionnel se différencient sur le marché et continuent à innover, quitte à investir des segments de niche. Elles réfléchissent avec les professionnels concernés à aller toujours plus loin dans l’adaptation du marqueur au support.

Des innovations surviennent également au niveau de la facilité d’utilisation avec notamment les systèmes rétractables développés sur le marqueur à encre, pour que ce dernier, plus sensible encore que le feutre peinture à la perte du capuchon, conserve toutes ses facultés. Cette innovation permet à l’utilisateur de se servir de son marqueur à l’aide d’une seule main puisqu’il n’a pas besoin de retirer le capuchon de l’autre. Au niveau du marqueur-peinture, la pointe peut aussi prendre des atours télescopiques : on peut couper le bout de la mèche lorsqu’elle est sèche pour avoir accès à une mèche humide.

Un fort taux de réachat

Dans les points de vente, les distributeurs ne présentent pas encore l’ensemble des gammes et se concentrent sur les quelques produits qui répondent à 80% des applications (marqueur en tube, marqueur permanent et marqueur-peinture en une ou deux tailles de pointe). Soucieux donc de promouvoir le marqueur professionnel comme un outil en tant que tel, les marques déploient de l’information, via notamment la formation vendeurs pour que ces derniers soient en mesure de faire la préconisation adaptée même pour un usage très pointu.

Le développement de présentoirs de comptoir permet de donner de la visibilité à cette offre et de montrer tous ses atouts. Rares sont effectivement les professionnels à venir en fournitures industrielles ou négoces uniquement pour chercher un marqueur. Certaines marques déploient donc des implantations en cross merchandising : le marqueur est présenté à côté des matériaux complémentaires et le client final est informé que le recours à ce produit adapté lui permettra de gagner en efficacité. Pour le point de vente, le développement de cette catégorie de produits est profitable : le marqueur reste du consommable et son utilisateur est régulièrement conduit à renouveler son achat. Et ce d’autant plus que dès que le professionnel a testé le marqueur adapté à ses besoins, le taux de réachat est important.

Agnès Richard


Déploiement de la marque Markal

Après le rachat en 2009 d’Intrama SAS par La-Co Industries, la nouvelle société La-Co Industries Europe commercialisera désormais l’ensemble de ses produits de marquage non plus sous la marque Intrama mais sous la marque Markal.

Pour l’entreprise, le but est de créer une identité de marque cohérente dans l’ensemble du réseau européen de distribution du marquage industriel. La création d’un emballage unique facilitera également l’identification de l’offre à travers notamment un codage couleur, des illustrations et des descriptions améliorées permettant de mieux choisir le marqueur approprié à toute application. « Depuis notre fusion en 2009, la société a connu de nombreux changements et nous sommes heureux d’annoncer le lancement de la marque Markal qui représentera désormais notre offre d’excellence unique sur le marché mondial » explique Olivier Magnin, président-directeur général de LA-CO Industries Europe S.A.S..