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octobre 2023

Les outils de plaquistes

Une plaque tournante pour l’innovation

Professionnel qui apprécie l’innovation, le plaquiste bénéficie d’une écoute forte de la part des marques, dont plusieurs proposent une offre qui lui est dédiée. L’amélioration produit est donc constante, notamment pour améliorer le confort au travail et le gain de temps, et contribue à soutenir ce marché, quelque peu ralenti par la crise du bâtiment.

Le plaquiste semble s’accommoder du ralentissement actuel du marché du bâtiment et de la baisse des mises en chantier. Il faut bien reconnaître que la plaque de plâtre, dont chacun s’accorde à reconnaitre qu’environ 300 millions de mètres carrés sont posés tous les ans en France, est un des matériaux privilégiés dans la rénovation. Néanmoins, le marché semble stagnant, après, il est vrai, les fortes envolées des ventes post-confinements où chacun avait envie de réorchestrer son intérieur. Selon le fabricant Placo, qui a lancé la plaque de plâtre en France après la seconde guerre mondiale, les ventes de plaques de plâtre sont revenues en 2022 à leur niveau de 2019, avec une baisse globale de 5% en volume, soit une stagnation en construction neuve, et un recul de l’ordre de 3% en rénovation. Pour 2023, la marque s’attend à une nouvelle régression en volume de l’ordre de 5%, et plus précisément de 8% dans la construction neuve et de 2% en rénovation.

Un métier au cœur des tendances

Néanmoins, les plaquistes ont encore du pain sur la planche pour les années à venir. Si son terrain d’expression reste l’intérieur, ce professionnel, dont le métier est apparu dans les années 50 avec l’essor de la plaque de plâtre, mais n’a été reconnu officiellement qu’en 1981, est au centre de nombreuses tendances. Acteur des travaux de finition, il intervient principalement dans la pose de cloisons sèches et de plaques de plâtre préfabriquées et se retrouve au cœur de la création de nouveaux espaces dans l’habitat et surtout de la performance énergétique des logements et bâtiments, lorsqu’il s’agit d’intégrer aux parois une isolation thermique et/ou acoustique, dans le cadre de l’isolation thermique par l’intérieur. L’isolation thermique par l’extérieur relève, elle, avant tout du façadier. Rappelons que selon la Capeb, le marché de la rénovation thermique concernera 31 millions de logements anciens d’ici 2050, dont bon nombre de solutions passeront par l’intérieur. La dynamique de ce métier est liée aussi à l’évolution de son matériau de prédilection. « Devenue hydrofuge, acoustique, parasismique, et anti-incendie, la plaque de plâtre sera demain « active » : purification de l’air, émission de lumière ou de sons, sensibilité au toucher (interrupteur) » confirme la Capeb.

Un outillage très diversifié

Le plaquiste arrive donc sur le chantier juste après les maçons et les menuisiers, dans le même mouvement que les électriciens et les plombiers-chauffagistes, et avant les carreleurs et les peintres. Pour mener à bien sa mission, il a besoin d’un outillage aussi complet que diversifié, allant du spécifique aux équipements utilisés également par d’autres corps de métier.

Reste que ce professionnel présente différents profils qui vont déterminer la palette de produits dont il a besoin pour bien travailler. Le plaquiste « puriste », qui fait souvent partie de grandes entreprises, se concentre sur le coeur de son savoir-faire, à savoir la pose de faux plafond, isolation ou cloison, en valorisant les techniques les plus récentes. Il réclame donc des équipements pour transporter les matériaux sur le chantier, des outils pour préparer la plaque et les rails de l’ossature et du matériel pour l’aider à poser cette plaque, en fonction des différentes configurations du chantier : murs, plafonds, rampants… Ensuite, il s’appuie sur des spécialistes du jointoiement, les jointeurs, pour l’application des bandes à joint, un métier très technique dont la rentabilité repose sur la rapidité de travail et donc le savoir-faire, et sur des spécialistes de l’enduit pour la finition, avant la mise en peinture. 

Toutefois, bon nombre d’entre eux sont polyvalents. C’est le cas notamment de ceux qui travaillent dans de petites structures artisanales ou des auto-entrepreneurs. Ces derniers peuvent prendre en charge toutes les tâches liées à un chantier de rénovation intérieure, jusqu’à la finition avant peinture, ce qui étend d’autant la panoplie d’outils utilisés, notamment aux dérouleurs et encolleuses de bandes à joint, aux couteaux à enduire et à lisser , ou encore aux ponceuses à bras…

Des gammes profondes et spécifiques 

Plusieurs marques ont développé ces dernières années des gammes complètes d’outils pour le plaquiste, avec notamment Mondelin (Novalia), Talia (Sofop), Edma, Théard ou l’Outil Parfait comme fournisseurs de premier plan.

Si les gammes sont larges et profondes, les périmètres des uns et des autres ne sont pas tout à fait les mêmes. Edma, pour lequel cette famille est la plus importante, a étoffé sa gamme à partir de son savoir-faire sur les pinces à sertir, les cisailles et autres grignoteuses pour découper les éléments métalliques. Mondelin, déjà reconnu pour ses couteaux à enduire, s’est développé à partir d’une innovation lancée en 1976, le Levpano, premier lève-plaque du marché, auquel la marque doit aujourd’hui grandement sa notoriété chez les plaquistes. Quant à Sofop (Talia), autre fabricant français reconnu comme un spécialiste de l’outillage de plaquiste, son fondateur n’est autre que l’inventeur de la taloche appréciée notamment des maçons. L’Outil Parfait, dont la notoriété est d’abord liée aux outils pour le peintre, se concentre pour sa part davantage sur les étapes de finition. Et Théard doit également son expansion chez le plaquiste à son offre d’origine sur l’équipement du peintre. N’oublions pas non plus Stanley, qui intègre cette offre au sein d’une gamme d’outillage du bâtiment plus généraliste. 

De même, en fonction de son positionnement d’origine, chaque marque est plus ou moins présente dans certains circuits de distribution : spécialistes en peinture, spécialistes du bâtiment, et surtout négoces en matériaux qui vendent la plaque de plaque. Des spécialistes de la vente en ligne opèrent également sur l’activité avec des parts de marché conséquentes sur plusieurs familles de produits, comme les échasses, dotées de semelles articulées et de patins d’appui, que certains plaquistes apprécient encore pour les travaux en hauteur. 

Au-delà des marques qui ont développé des offres dédiées, d’autres intervenants intègrent des équipements adaptés. Ainsi, les spécialistes de la manutention proposent des systèmes pour transporter les plaques de plâtres. Les fournisseurs d’outillage à main disposent de cisailles, de scies à main comme la scie à guichet pour découper la plaque de plâtre, de rabots, de niveaux et autres cales à poncer, tandis que ceux de l’outillage électroportatif n’oublient pas la visseuse avec un jeu d’embouts spécifiques, pour ne pas endommager la plaque. 

D’autres équipements sont utilisés par le plaquiste, mais ne leur sont pas réservés comme les escabeaux, les niveaux laser, les mesures… ou encore les jeux de scies cloche pour effectuer des découpes rondes. La notion de protection du chantier se développe également, avec la mise à disposition de bâches recyclables qui favorisent le nettoyage des lieux.

Le transport, première étape

Les équipements bien identifiés, traduisant les gestes et contraintes spécifiques au plaquiste, entrent en oeuvre dès la nécessité de transport de la plaque sur le chantier. Ces solutions reflètent les efforts déployés par les marques pour réduire la pénibilité de professionnels soumis à des postures de travail difficiles, à commencer par les manutentions fréquentes de structures métalliques ainsi que de plaques lourdes et peu maniables. Il n’est pas toujours aisé de bouger une plaque de 2,60 m de long pour 1,20 m de large et qui, selon les modèles, peut atteindre allègrement 30 à 40 kg environ. Les plaquistes interviennent donc souvent à deux, tout au long des différentes étapes du chantier. Des systèmes de transport ergonomiques bien équilibrés, des poignées et des chariots, parfois pliables, à roues, prévus pour transporter une, deux ou trois plaques, sont ainsi disponibles, facilitant la manutention manuelle et parfois le travail en solitaire. Le transporteur de plaques à tige permet lui aussi le transport du matériau par une seule personne, avec une posture dos droit qui préserve des TMS, et une poignée soft pour une bonne prise en main. Ces équipements fournissent une alternative à la traditionnelle pince à griffe nécessitant deux personnes, une à l’avant et l’autre à l’arrière de la plaque. Dans ce cas, c’est le poids de la plaque transportée qui provoque un auto-serrage et évite son glissement. Pour le franchissement des étages, il est possible d’utiliser un monte-plaques à rouleaux.

Travail de la plaque et des montants

Le travail de la plaque, des rails et montants métalliques qui vont servir de support pour les cloisons ainsi que le vissage de la plaque sur les ossatures, constituent la première phase du travail proprement dit du plaquiste,...

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