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novembre 2020

Les forets béton

Le multi-taillant fait son trou

Dynamique, le marché des forets béton profite de la croissance des mises en chantier. Il se distingue d’autres marchés du consommable par une exigence de qualité de la part du professionnel qui favorise les spécialistes de l’activité. Bénéficiant d’innovations, les forets béton sont aussi toujours plus performants, avec des technologies souvent complexes, qui vont dans le sens d’une plus grande efficacité de perçage, notamment dans le béton armé et d’une plus forte résistance. Ce qui se répercute en gains de temps pour les professionnels. 

Malgré les soubresauts liés au contexte sanitaire, le foret béton continue sa poussée enregistrée depuis plusieurs années, profitant de la dynamique des mises en chantier et des permis de construire. Après un premier trimestre 2020 où, dans l’univers professionnel, il affichait, selon le Secimpac, une hausse de 7%, par rapport à la même période de l’année précédente, ce marché n’a bien évidemment pas échappé à la chute de ses ventes sur le deuxième trimestre, pour bien repartir ensuite, stimulé par la reprise du bâtiment. Ce qui devrait lui permettre de clore l’année aux alentours de –7%, pour se stabiliser autour de 26,5 millions d’euros, les professionnels du secteur misant plutôt sur les chantiers de rénovation, le neuf étant encore en retrait, notamment en ce qui concerne le tertiaire. Les chantiers du Grand Paris et des infrastructures des JO Paris 2024, qui engendrent une demande croissante en consommables pour le béton, contribuent eux aussi au dynamisme de ce marché. Par ailleurs, certains acteurs estiment que la mesure prise par le gouvernement en faveur de l’isolation à 1 euro est de nature à stimuler la demande. 

Ces éléments sont donc de bon augure pour l’évolution future des ventes des forets béton, qui représentent plus de 30% du marché des consommables et accessoires, évalué globalement à plus de 340 millions d’euros (achats distributeurs).

Domination du SDS-plus

Ce marché se décline en trois grandes catégories de produit, définies en fonction de l’emmanchement du foret. Le foret standard, dit à queue cylindrique, est peu utilisé dans l’univers professionnel, où il représente moins de 5% de l’activité, alors qu’il domine sur le marché grand public. Il répond aux besoins de ceux qui travaillent avec une perceuse à percussion, sans avoir recours à un marteau perforateur. Néanmoins, au-delà des petits diamètres, il est difficile de percer le béton avec un foret à queue cylindrique, qui ne peut donc s’adapter sur un perforateur. En revanche, ce type de foret est utilisé dans la maçonnerie où il est interdit d’utiliser un marteau perforateur, au risque de fragiliser la structure. Ce segment de marché se développe surtout à travers les forets spécifiques dédiés aux nouveaux matériaux comme les céramiques, les faïences, les grès ceram. Dans ce cas, c’est d’ailleurs la tête diamant qui prévaut, alors que le carbure règne pour le perçage du béton. 

Près de 68% du chiffre d’affaires du marché des forets béton se concentrent sur le foret à emmanchement SDS-plus, qui a progressé au rythme du déploiement du parc des marteaux perforateurs sur les chantiers. Il dispose d’une queue de diamètre 10 mm, bien adaptée au perçage de petits diamètres. Pour les trous faisant plus de 16 mm, le foret SDS-plus peut devenir insuffisant pour encaisser les chocs et la puissance de perçage nécessaire. Selon les spécialistes, il est donc optimal pour les perçages de 4 à 16 mm, avec une possibilité par extension de monter jusqu’à 25 ou 30 mm mais avec, aussi, un risque non négligeable de rupture. Ainsi, le cœur de marché se situe sur les diamètres 6, 8, 10 et 12 mm, correspondant aux chevilles chimiques ou métalliques les plus courantes. 

Si le foret SDS-plus est l’outil de prédilection des électriciens pour le passage des gaines, dès qu’il s’agit de percer des diamètres plus importants, comme par exemple le plombier confronté à la nécessité de faire passer des tuyaux, le foret SDS-max prend le relais. Disposant d’une queue de 18 mm de diamètre, il comprend des forets partir de 12 mm de diamètre et peut monter jusqu’à 52 mm, voire davantage, en fonction des applications. Le foret SDS-max représente aujourd’hui environ 27,5% du chiffre d’affaires dans l’univers professionnel. Il devrait continuer à se développer avec la mise sur le marché de perforateurs de plus en plus légers et moins contraignants à utiliser, grâce notamment à l’avènement des batteries sur cette catégorie de produits gourmands en énergie. 

La longueur d’un foret béton, quant à elle, est liée avant tout à l’application, en fonction de la profondeur requise. Si un foret SDS classique peut être de 110, 160, 210 à 400 mm, les longueurs stockées par le distributeur l’étant généralement au moins jusqu’à 600 mm, les dimensions peuvent atteindre 1 000, 1 300 ou 1 500 mm dans les catalogues. Selon les marques, des longueurs spécifiques peuvent également être mises à disposition sur demande. Rappelons qu’un foret de grande longueur peut également servir dans des endroits difficiles d’accès ou lorsque l’artisan veut repérer quelque chose dans un mur. L’essor de l’isolation par l’extérieur favorise également le développement de grandes longueurs, en mesure de percer sur des profondeurs importantes. 

Un outil très technique 

Pour être en mesure d’attaquer le béton et de résister simultanément à un mouvement de rotation et à une frappe générés par la machine, le foret béton est un outil d’une grande technicité. L’ensemble de sa conception entre en jeu. Dans les fabrications européennes, son corps est en acier au chrome, souvent allié de nickel et de molybdène. Il doit en effet faire preuve d’une certaine aptitude à la déformation pour ne pas rompre, notamment quand l’application, en angle par exemple, ne permet pas un alignement parfait avec la machine. Dans tous les cas, une dureté excessive risque de provoquer la casse du foret.

Il est muni d’hélices, dont la précision de la taille et de la géométrie sont déterminantes pour évacuer les poussières de perçage, phénomène déterminant pour la rapidité et la qualité du forage. Contrairement à une action de coupe, il agit en effet par frappe, consistant à réduire en poussière le matériau à percer pour obtenir un trou. Pour les spécialistes, le bon fonctionnement d’un foret béton est conditionné par sa capacité à évacuer correctement le volume de poussière généré, la compression des poussières étant susceptible de générer un échauffement de l’outil, et donc une casse, tout au moins un ralentissement du travail. 

Selon les fabricants, diverses géométries existent, avec des goujures de différentes formes, plus ou moins larges et profondes, parfois doubles pour pénétrer la matière rapidement puis évacuer facilement les débris, différents angles de coupe..., toujours dans cet objectif de favoriser une extraction des poussières optimale. Une goujure de qualité évite aussi que, par effet venturi, les poussières soient projetées dans le visage de l’opérateur. Cette préoccupation pour l’évacuation des poussières intervient également au niveau de la tête carbure, avec le développement de designs privilégiant de larges...

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