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novembre 2021

Les servantes d'atelier

Un achat qui devient stratégique

Désormais dotée de fonctionnalités qui vont bien au-delà des classiques stockage et rangement de l’outillage, la servante d’atelier apporte des réponses de plus en plus pertinentes aux attentes des entreprises relevant de nombreux secteurs d’activité, industrie et filière automobile en tête. Ce rangement mobile représente en effet de plus en plus souvent un outil capable non seulement d’améliorer la productivité mais aussi de générer de la valeur ajoutée, tout en représentant un vecteur d’image intéressant. Fabricants – souvent des spécialistes de l’outillage à main, mais pas seulement – et importateurs distributeurs se côtoient sur ce marché professionnel où le « made in France » semble se tailler la part du lion. Connaissant une progression régulière, essentiellement imputable aux ventes enregistrées sur les deux segments de l'économique et du haut de gamme, le marché des servantes possède, aux dires de ses acteurs, un potentiel de développement qui est loin d’être tari. 

Plus de soixante-dix ans après l’apparition des premières servantes d’atelier, la fonction essentielle de ce rangement mobile reste celle qui a présidé à sa conception, à savoir s’approcher au plus près du lieu d’une intervention sans avoir à transporter de lourdes caisses d’outils. Quasiment aussi importante, la fonction de regroupement des outils présumés nécessaires à la réalisation d’un travail donné demeure, elle aussi, parmi les tout premiers avantages d’une servante. Mais quel chemin parcouru au cours de ces presque trois-quarts de siècle ! 

Au fil des années, les bureaux d’études des fabricants ont régulièrement doté leurs servantes de caractéristiques nouvelles visant à satisfaire les attentes sur différents points dont la sécurité des personnes, la sécurisation de l’outillage, le confort d’utilisation ou encore la capacité de rangement et l’optimisation de celui-ci. 

Montée en qualité et en fonctionnalité 

Bien loin des caisses à outils sur roues équipées de quelque tiroirs qui, plusieurs décennies en arrière, contenaient des outils à main déposés en vrac (un mode de stockage générateur de perte de temps pour trouver le bon outil et susceptible d’occasionner de petites blessures pouvant résulter de cette recherche !), les servantes d’atelier sont devenues pour certaines d’entre elles de véritables postes de travail mobiles équipés des fonctions de stockage et de rangement contribuant de manière de plus en plus sensible à l’amélioration de la productivité et de la qualité de travail des opérateurs. Si nécessaire, les outils énergisés de même que d’autres équipements de type smartphone et ordinateur devenus indispensables dans le cadre de la plupart métiers peuvent être alimentés en énergie électrique à partir de la servante même, via un accessoire proposé par certaines marques en standard ou en option. 

Les servantes font preuve d’une sophistication croissante qui peut passer, pour n’évoquer que le plan de travail, par des surfaces équipées d’un tapis en mousse (y compris sur certains modèles d’entrée de gamme) et accessoirisés (alvéoles pour la visserie, râteliers pour les tournevis) et le recours à des matières comme l’acier galvanisé, l’inox ou l’aluminium, certains composites ou des bois qualitatifs comme le hêtre. 

Le design est également largement pris en compte par des fabricants conscients que cet aspect est susceptible de déclencher l’acte d’achat auprès de certains professionnels amateurs de beaux outils et équipements d’atelier. Doter les collaborateurs d’une entreprise de belles servantes peut également être une preuve de reconnaissance de leur travail propre à renforcer leur motivation. 

Une offre structurée en trois segments 

L’offre de la quasi-totalité des fabricants partenaires de la distribution dont nous nous sommes rapprochés pour la réalisation de ce dossier est classiquement structurée autour des trois segments de l’entrée, du milieu et du haut de gamme, même s’il existe quelques exceptions, notamment chez la marque leader du marché, Facom, qui vient de restructurer son offre de servantes autour des deux segments supérieurs de la gamme. 

L’entrée de gamme satisfait la recherche d’un prix avec des modèles plus ou moins basiques selon les marques. Ils bénéficient néanmoins, presque toujours, d’un contenu sécurisé grâce au verrouillage des tiroirs par serrure à barillet et de structures en tôle d’acier d’une qualité similaire à celle des modèles au positionnement plus élevé dans la gamme. Les servantes de milieu et de haut de gamme correspondent quant à elles à deux niveaux de service et de fonctionnalité supérieurs. Témoignant d’une ergonomie et d’une accessoirisation plus poussées et de finitions plus soignées, ces servantes intègrent notamment des caractéristiques qui en font des rangements mobiles à la sécurité renforcée.

Concernant l’offre Premium du marché, il faut mentionner la proposition faite par un nombre de fournisseurs croissant de servantes dotées de fonctionnalités qui se distinguent des modèles traditionnels par des dimensions sensiblement supérieures et par l’apport de l’électronique, deux catégories de produits sur lesquels nous reviendrons plus en détail. 

Les servantes outillées séduisent de plus en plus 

Tandis que la servante d’atelier nue, vendue sans outils, est perçue d’abord comme le moyen d’organiser efficacement l’espace de travail dans l’objectif essentiel de renforcer la productivité, la servante équipée, vendue avec des outils, valorise tout autant le contenu que le contenant. Côté image et communication mais aussi d’un point de vue commercial, l’intérêt de la servante garnie est évident pour le fabricant. Pour l’acheteur, la servante outillée représente une solution complète avec un contenu adapté à son métier, proposée à un rapport qualité/prix intéressant comme le relèvent les fabricants qui mentionnent un coût inférieur à celui de l’ensemble de ses composants. L’intérêt économique étant d’autant plus évident que les outils sont nombreux comme le précisent plusieurs d’entre eux. 

Les marques proposant uniquement des servantes vides d’outils, souvent issues de l’univers du rangement de l’atelier ou de la manutention à l’instar de Fimm qui produit ses servantes « simples mais robustes » dans son usine de l’Yonne, ont eux aussi des atouts à mettre en avant. Ils proposent une offre en adéquation avec le souhait de certains utilisateurs qui ne voient aucun inconvénient à acheter l’outillage indépendamment de la servante, privilégiant le choix d’outils répondant précisément à leurs besoins. 

Les compositions d’outils d’une servante garnie sont présentées en modules. Il s’agit de plateaux de différentes tailles en mousse ou en plastique thermoformé (la version économique et historique apparue sur le marché dans le courant des années 1990) destinés à prendre place dans les tiroirs de la servante. Jusqu’à une période assez récente, les marques proposaient, pour garnir les servantes mais aussi d’autres produits de rangement de l’outillage, des modules d’outils standard mais la proposition en modules est désormais élargie au sur mesure, comme on le verra plus bas. 

Le volume des ventes de servantes semble aujourd’hui réparti de manière à peu près égale entre servantes nues et servantes outillées, cet équilibre résultant sans doute de l’accélération notable des ventes de servantes outillées au cours des deux à trois dernières années relevée par les fabricants « mixtes » outils et servantes. Pour certaines marques, les ventes ont même basculé sur les modèles équipés comme c’est notamment le cas de Sam, le challenger du marché, pour qui ce type de servantes représente aujourd’hui quelque 60% du volume total de ses ventes de servantes d’atelier. 

La robustesse, un critère fondamental 

Comme c’est le cas pour la plupart des familles de produits relevant de l’équipement de l’atelier et de l’outillage, la robustesse est l’une des toutes premières caractéristiques attendues d’une servante. Outre le fait qu’elle est le garant d’une durée de vie importante, un aspect qui revêt une importance d’autant plus grande que l’investissement est élevé, la robustesse est également gage de fiabilité d’un produit destiné à supporter des charges statiques pouvant dépasser 1 000 kg. 

De nombreux éléments déterminent la solidité d’une servante et, parmi les principaux, l’épaisseur de la tôle d’acier utilisée pour le châssis et les tiroirs. Généralement située entre 0,8 et 1 mm, cette épaisseur peut toutefois être nettement supérieure. C’est notamment le cas des servantes de la marque italienne Beta qui ont récemment fait l’objet d’une montée en gamme et sont désormais fabriquées à partir d’une tôle d’une épaisseur de 1,5 mm, soit près du double de celle de 0,8 mm précédemment utilisée. L’existence d’une double-paroi garantissant, grâce à la paroi interne, l’ouverture des tiroirs même en cas de chocs sur la paroi extérieure sert le même objectif de renforcer la solidité d’une servante. Concernant justement les tiroirs, on peut mentionner que le système de glissières à billes de précision sur lesquelles ils peuvent être montés leur assurent un fonctionnement excellent et de longue durée, ce qui explique sans doute que ce procédé se soit largement substitué à celui des galets.

Le type d’assemblage des éléments de la servante influe également sur la solidité du produit final qui sera renforcée par une double opération de soudage plus rivetage. 

Des paramètres moins déterminants dans la robustesse d’une servante mais qui participent néanmoins à allonger sa durée de vie comme une peinture poudre époxy ainsi que des revêtements traités anti-rayures, anti-huile ou encore anticorrosion ont eux aussi leur place dans cette énumération qui pourrait se poursuivre encore. 

Pénibilité réduite et sécurité augmentée 

Le système de roulage d’une servante participe bien évidemment de la robustesse de l’ensemble, mais nous avons choisi de l’évoquer dans un chapitre spécifique qui aborde les caractéristiques favorisant le confort et la sécurité d’utilisation du fait de l’importance que revêtent les roues – et plus précisément leur diamètre – dans la stabilité de ce mobilier de rangement. Plus ce diamètre est élevé, plus cette stabilité est assurée, même dans le cas d’une servante lourdement chargée. Le diamètre le plus courant des roues de servantes, pour les roues pivotantes directionnelles – avec ou sans frein – comme pour les roues fixes est de 125 mm, voire 127 mm. Sur les servantes ayant les largeurs les plus importantes, de l’ordre de 1 000 mm, deux des quatre roues peuvent atteindre un diamètre de 200 mm, une caractéristique qui permet tout à la fois d’assurer la stabilité d'un équipement dont la capacité maximum de charge statique peut atteindre 2 000  kg et la sécurité des personnes dont les pieds passent aisément sous le châssis, écartant ainsi tout risque de blessure (les modèles Gedore et Unior Tools présentés dans les pages de ce dossier sont équipés de telles roues). 

Nous profitons de cette parenthèse pour éviter toute confusion concernant les dimensions des servantes en indiquant que les dimensions des servantes données dans la présentation des produits émaillant ce dossier sont la longueur (L), souvent désignée sur le marché sous le terme de largeur, la profondeur (P) et la hauteur (H). 

La recherche de l’ergonomie

L’ergonomie mieux travaillée des servantes contribue également à préserver...

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