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janvier 2010

L'outillage à main de maçonnerie

Un marché de tradition

Les outils à main pour maçons sont indispensables sur les chantiers de maçonnerie mais peuvent également être utilisés pour d’autres travaux comme la plâtrerie, la pose de carrelage, etc. puisqu’ils permettent de manipuler des petites quantités de mortier, de plâtre, de sable ou de terre. Au sein de la distribution professionnelle, il existe une offre élargie d’outils de formes variées qui permettent aux professionnels d’optimiser leur choix en fonction de la nature du chantier.

Deux grandes familles d’outils à mains pour maçons sont commercialisées dans les libre-services des distributeurs professionnels, les outils dédiés aux travaux de construction et les outils de finition. A l’intérieur de ces deux segments de marché, nous retrouvons essentiellement les mêmes familles de produits, ces derniers affichant leur appartenance à tel ou tel segment en fonction de leur taille, de leur épaisseur et de leur souplesse, trois caractéristiques à prendre en compte en fonction des applications.

La construction, le cœur du marché

La famille des outils de maçons dédiés à la construction forme le 20/80 de l’offre et s’articule principalement autour de deux produits, les truelles et les taloches.

La truelle est l’outil indispensable pour la réalisation de tout ouvrage de maçonnerie que ce soit par le gâchage, l’application de ciment, le jointement, le lissage… Elle se compose d’une lame (le plus souvent en acier même si l’inox se développe de plus en plus) reliée à un manche par la soie. Cette dernière est le plus souvent forgée sur les truelles haut de gamme ou soudée pour les modèles basiques. Il existe différentes formes de lames qui correspondent à une application plus ou moins précise. La truelle ronde – extrémité de la lame ronde – est la plus utilisée sur les chantiers. Elle sert aussi bien à monter un rang de briques qu’à plaquer de l’enduit sur les murs. La taille de sa lame varie entre 16 et 20 cm, le cœur de gamme étant les modèles de 20 cm qui satisfont parfaitement aux habitudes de consommation des professionnels. Tout comme les modèles ronds, les truelles carrées, qui disposent de dimensions de lame semblables, sont très sollicitées par les ouvriers du bâtiment. Elles permettent de monter un mur de parpaing mais aussi de crépir ou encore de lisser. En revanche, pour monter des murs en briques, ils se tournent généralement vers des truelles spécifiques dont la lame à bords renforcés permet de sectionner le matériau.

Si les truelles peuvent être utilisées pour diverses applications, la taloche est principalement utilisée pour enduire les murs et les plafonds. Elle se compose d’une semelle rigide surmontée d’une poignée centrale qui permet aussi bien une application horizontale que verticale. Pour la construction, le modèle le plus populaire est de forme rectangulaire. Pouvant atteindre 42 x 26 cm, il permet d’effectuer des travaux de lissage ou de crépi sur des grandes surfaces. On retrouve également des taloches à clou, qui peuvent atteindre 27 x 17 cm, dont la semelle cloutée permet la réalisation de crépis hydraulique et d’enduits souples.

Bien que souvent assimilés à des taloches, les platoirs ont la particularité d’avoir une semelle semi-rigide, le plus souvent en acier inoxydable, ce qui offre une plus grande souplesse lors de l’utilisation. Ils sont donc préconisés pour le lissage des chapes ou des enduits. De forme ogivale ou carrée, sa lame varie entre 28 x 12 cm et 48 x 12 cm. En termes d’épaisseur, les professionnels s’orientent vers des platoirs à lame 7/10e.

D’autres outils à mains indispensables complètent la panoplie du maçon, à savoir les outils de traçage et de mesure (règles, niveaux, mètres), les tamis, le matériel de gâchage (auge et seau), les massettes, les serre-joints de maçons, les brosses ou encore les ciseaux à brique.

La finition, une extension de gamme

Les maçons sont de plus en plus sollicités pour certains travaux de finition, notamment ceux qui font l’objet de chantiers importants. Les fournisseurs ont donc décliné les outils à mains dédiés à la construction pour ce type de travaux qui demandent généralement plus de finesse.

Les truelles à langue de chat sont ainsi proposées pour réaliser les travaux de jointement, de raccords ou d’angles. Leur lame plus fine permet en effet d’apporter une plus grande précision lorsqu’il s’agit de venir plaquer un enduit sur un mur. Cette gamme de truelle n’est pas pour autant très étendue puisque la longueur des lames ne varie qu’entre 14 et 16 cm. Il existe également des truelles à joint qui, comme leur nom l’indique, permettent de réaliser des joints d’épaisseur régulière et constante, des truelles triangulaires pour la finition dans les angles difficiles, la truelle Berthelet pour ratisser les plâtres ou enduire les colles ainsi que des truelles d’angle pour enduire dans les angles intérieurs et des truelles à lisser pour enduire et lisser les plâtres, ces deux dernières étant le plus souvent en inox pour éviter que la rouille ne tache l’enduit… On retrouve également au sein de ce segment des taloches triangulaires jusqu’à 27 x 17 cm de dimension qui permettent de réaliser le lissage dans les coins et les endroits difficiles d’accès. Les professionnels peuvent aussi s’équiper de platoirs à lames peu épaisses, essentiellement de 6/10e et 5/10e.

Ces outils de maçons préconisés pour le second-œuvre concernent essentiellement les travaux de plâtriers, de plaquistes voire de vitriers. En revanche, nous ne pouvons inclure les outils de plus faible épaisseur de lame dans ce marché car ils sont majoritairement utilisés par les peintres et côtoient dans les linéaires d’autres outils spécifiques à ce type de travaux comme la brosserie, les rouleaux et d’autres instruments nécessaires à la pose d’un revêtement mural ou de sol.

Des outils traditionnels

La maçonnerie reste un métier de tradition. Ainsi, à l’inverse des particuliers, les professionnels s’orientent généralement vers des outils à manche en bois plutôt que ceux disposant d’un touché soft. En effet, la constitution du manche détermine en grande partie la durée de vie de l’outil et les modèles bois, qui inspirent robustesse et longévité, se vendent environ dix fois plus que les outils bi-matière. Toutefois, depuis environ cinq ans, les manches bi-matières et tri-matières affichent des performances qui se rapprochent de celles des versions en bois. Les distributeurs intègrent donc de plus en plus ces modèles au sein des linéaires, d’autant qu’ils apportent une touche d’innovation et qu’ils séduisent de plus en plus les nouvelles générations d’utilisateurs.

Notons par ailleurs, toujours dans le cadre de la composition des outils, que le PVC n’a pas encore conquis le cœur des professionnels même si, par exemple les taloches à semelle PVC assurent un meilleur lissage que les semelles bois, les alvéoles de la semelle créant un vide d’air qui facilite le glissement de l’outil. On constate même un regain d’activité pour les outils traditionnels en bois. Certains fabricants reviennent d’ailleurs à des méthodes de fabrication classiques, par exemple pour la production de tamis dont l’armature en bois concurrencée par les modèles en plastique, garantit une meilleure reprise de forme de la toile tout en étant 100% écologique.