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septembre 2023

Mob Outillage

Une histoire française… et européenne

La société familiale Mob Outillage, qui forme avec Mondelin et Leborgne une alliance de fabricants français d’outils à main, a enregistré ces deux dernières années une forte hausse de son chiffre d’affaires dopée par des nouveautés produits spectaculaires. Une dynamique positive qui devrait encore s’affirmer après le prochain salon Artibat et la sortie d’une servante révolutionnaire.

Créée par MM. Charles Moulin et Martin Blanc durant l’entre-deux-guerres pour forger des outils de forgerons (marteaux, formes, pinces, tas à planer…), la société Mob a évolué depuis cette spécialité pour devenir aujourd’hui un groupe offrant une large gamme généraliste d’outils à main. Dirigée de longue date par la famille Moulin, M. Blanc ayant revendu ses parts, l’entreprise implantée au Chambon Feugerolles a régulièrement grandi au fil des générations. Claude, le grand-père des dirigeants actuels, formation de forgeron en poche, a fortement développé la vente et fait progresser l’atelier jusqu’au stade industriel en faisant de la martellerie et des limes les fers de lance de la société. Charles, le père, a réalisé de nombreuses opérations de croissance externe jusqu’à faire de Mob le numéro 2 des limes en France derrière Saut du Tarn à St-Juéry, qui lui cèdera in fine son activité limes. Cette politique de rachats, poursuivie jusqu’à la période actuelle par la quatrième génération Thibaut et Arnaud Moulin, a ensuite vu depuis plus de trente ans la reprise de très nombreux concurrents, comme Cassi dans les truelles, Brunon dans les broches et burins, Dynachoc dans les maillets, ou l’allemand Schröder dans les tournes à gauche, extracteurs de vis et embouts de vissage.

Le virage généraliste de 1998

Dans cette suite d’acquisitions, certaines ont revêtu une importance particulière, telles celles de Peddinghaus en 1991, le leader allemand de la martellerie de mécanique, et de IUS en 1998, un industriel roumain qui a permis à Mob de sortir de son pré carré des marteaux et des limes, qui n’offrait plus de réel potentiel de croissance, pour se positionner comme un généraliste de l’outillage à main. Cette décision fut mûrement réfléchie, comme l’explique Thibaut Moulin : « Nous étions leader sur notre marché, fabriquions pour nos confrères, mais ne touchions en fait que 10% du marché de l’outillage à main. Notre développement devait passer par une extension de gamme avec des produits qualitatifs correspondant à notre image de marque. Après avoir cherché dans toute l’Europe des industriels qui pouvaient fabriquer ces outils à des coûts réduits, nous avons finalement repris IUS pour réaliser ce grand pas. Ce fut une décision risquée car nous savions que l’on pouvait potentiellement perdre les fabrications pour nos confrères, soit un tiers de notre chiffre d’affaires, tandis que nous devrions dans le même temps, avec des moyens limités, totalement réorganiser une usine fonctionnant avec les critères de l’Europe de l’Est. Au final, le challenge a été réussi et nous a permis de nous constituer la gamme d’outils qui nous a permis de concurrencer les marques généralistes ». A noter que la marque IUS est conservée dans quelques pays d’Europe de l’Est dont la Roumanie, dans une offre additionnée de produits Mob.

Mondelin et Leborgne

Plus près de nous, Mob a récemment repris les sociétés Mondelin en 2015 et Leborgne en 2019 et constitué « une alliance de PME industrielles premium sur l’outillage », pour reprendre les mots de Thibaut Moulin. Chaque marque conserve son identité avec sa ou ses propres usines, son...

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Tags : Mob Outillage